Journées de la Topographie
du 2 au 4 octobre 2006

aurélie BAUMEL

Aurélie BAUMEL

RELEVE PHOTOGRAMMETRIQUE EN ARCHEOLOGIE MEDIEVALE  GESTION DE DONNEES ET RELEVE PIERRE-A-PIERRE AVEC L’ARPENTEUR
(AN ARCHITECTURAL PHOTOGRAMMETRIC NETWORK TOOL FOR
EDUCATION AND RESEARCH)

Société d’accueil : MAP GAMSAU
Directeur (directrice) du PFE : M. Pierre DRAP 
Correcteurs : M. Pierre GRUSSENMEYER et Mme Tania LANDES
PFE présenté par : Aurélie Baumel 

Introduction

Le  stage s’est  déroulé  dans  le  cadre  d’un  proj et  pluridisciplinaire  nommé  ARPENTEUR  (an  ARchitectural    PhotogrammEtric    Network    Tool    for    EdUcation    and    Research).    Une    équipe  d’archéologues de l’université italienne participe à ce tte collaboration en tant qu’intervenant extérieur.  Les archéologues fournissent le terrain d’expérimentation du logiciel. Cette équipe, travaillant depuis  une quinzaine d’années sur le système de fortification des croisés dans la zone de Petra en Jordanie,  a accumulé de nombreuses données rassemblées dans un SGBD (Système de Gestion de Base de  Données). Afin de reprendre ces données et d’y ajouter un module de photogrammétrie ainsi qu’un  module  de  visualisation  des  données  mesurées,  un  nouveau  module  a  été  développé.  Lors  du  développement  d’un  logiciel,  une  phase  de  tests  et  de  debugage  est  nécessaire.  Avant  de  réaliser  cette étape il a été important de s’intéresser aux améliorations passées du logiciel. Ensuite un calcul  de répétabilité a été réalisé avant la phase de  saisie suivant les critères des archéologues.

1.  Le logiciel ARPENTEUR au début de l’étude

Mon  étude  s’est  limitée  aux  données  photogrammétriques  du  château  de  Shawbak  et  plus  particulièrement de deux portes fortifiées appelées CF5 et CF3.
Le projet ARPENTEUR est développé par deux équipes de recherche de l'UMR MAP 694 (GAMSAU  situé  à l'ENSA  de  Marseille  et  PAGE  situé  à  l’INSA  de  Strasbourg.
Le logiciel ARPENTEUR, programmé enlangage Java, fonctionne à l’aide d’une plateforme Internet exécutable comme un applet. Il est dédié à  des utilisateurs non photogrammètres travaillant à distance et se veut facile d’utilisation.
Le logiciel est composé de plusieurs modules de mesure : le module corail, le module pierre- à-pierre et le module amphore. Le module pierre-à-pierre, le seul utilisé lors de mon projet, permet de  saisir les blocs (surface extrudée) de trois manières différentes :

  1. Effectuer une mesure en stéréo des points définissant une pierre et ensuite  extruder cette surface (vecteur d’extrude perpendiculaire à la surface)
  2. Définir une primitive, digitaliser une surface grâce à une seule photo en utilisant la  corrélation, et l’extruder (vecteur d’extrude défini suivant la nature de la primitive).  Dans ce cas, la digitalisation est effectuée en 3D

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Figure 1. Visualisation de la modélisation pierre-à-pierre en VRML

Procéder de même que précédemment sans utiliser la corrélation. Dans ce cas là,  les points seront situés uniquement sur la primitive. La profondeur de l'extrude est  établie en fonction de la connaissance archéologique.
Une fois le bloc saisi, il est possible d’y ajouter des informations archéologiques par le biais de  données sous forme de texte mais aussi par la valeur de l’extrude (géométrie). La figure 1 illustre la  visualisation en 3D des données mesurées dans ce module.Toutes les données mesurées et entrées dans le logiciel ARPENTEUR sont stockées dans un  fichier  modèle  au  format  XML  (eXtensible  Markup  Language).  Cependant  ce  type  de  format  révèle  quelques faiblesses lorsque le fichier doit stocker un grand nombre d’entités (de l’ordre de 1500 par  exemple).  C’est  ce  qui  a  conduit  à  développer  le  module  ArpenteurSGBD  rattaché  à  une  base  de  données. De plus, l’avantage de ce module est qu’il peut être relié à la base de données PetraData  des archéologues.

2.  La phase de tests et de debugage

La gestion du projet s’effectue à l’aide du module Trac de suivi de projet. Ce module est un 
outil  qui  associe  un  système  de  suivi  de  version  à  un  wiki  et  des  plug-in.  La  phase  de  tests  et  de  debugage  s’est  faite  à  l’aide  de  ce  système  et  des  logs  créés  automatiquement  par  le  logiciel  à  chaque lancement et où figurent toutes les opérations effectuées et les erreurs rencontrées lors de  l’utilisation.   Chaque   problème   a   été   recensé   sous   forme   de   ticket   posté   sur   le   site   Internet  d’ARPENTEUR et accompagné du fichier log correspondant lorsque cela était nécessaire. Les tickets  sont classés suivant le « milestone » (étape importante du projet), leur urgence et le composant du  logiciel  auxquels  ils  s’adressent.  Ainsi  le  programmeur  va  à  l’essentiel  en  visualisant  les  tickets  et  corrige les erreurs. Lorsqu’une erreur est corrigée, le ticket est fermé. Les mises à jour du logiciel et la  gestion du projet (tickets, milestones) sont accessibles sur le site web, (http://www.arpenteur.net)  sous la rubrique ‘trac’.
Le logiciel se voulant facile d’utilisation, ce nouveau module a été développé en conséquence.  Le choix des photos se fait désormais par le biais de vignettes et non plus par le nom de la photo. Les  photos étant déjà orientées, il est possible de visualis er la base séparant le couple de photos choisies  afin de choisir le meilleur couple stéréoscopique pour la digitalisation du bloc. L’interface du nouveau  module est illustrée sur la figure 2.

Figure 2. Interface du logiciel ArpenteurSGBD

A partir de cette interface il est possible d’accéder à la base de données en cliquant sur un  des blocs mesurés (en jaune) sur les photos choisies ou de réaliser des mesures pierre-à-pierre en  cliquant sur le bouton « measure ».
Avant  la  phase  de  saisie  des  blocs,  un  calcul  de  répétabilité  a  été  effectué.  Ce  calcul,  accompli  avec  13  points  mesurés  10  fois,  nous  a  permis  de  vérifier  l’utilité  de  la  corrélation  automatique pour des utilisateurs non photogrammètres. Pour des points précis, la répétabilité avec  ou sans corrélation pour des zooms x2 et x4 est sensiblement la même (de l'ordre du dixième de mm).  Par  contre  pour  des  points  naturels  (souvent  mesurés  par  les  archéologues),  la  répétabilité  est  meilleure de 38% pour des points saisis avec un zoom x4 avec corrélation par rapport à un zoom x4  sans corrélation.
Une fois le calcul de répétabilité validé, la phase de saisie des blocs suivant les critères des  archéologues a débuté. Cette phase a commencé par la  mesure des blocs dont la primitive était un  plan. Cette étape s’est déroulée de la façon suivante :

  1. Ouverture du logiciel et choix des photos appropriées pour la digitalisation des  blocs choisis
  2. Calcul des paramètres du plan (en digitalisant au minimum trois points en mode  stéréo) de la face visible des blocs à digitaliser
  3. Digitalisation du bloc sur une seule image
  4. Renseignement de la valeur de l’extrude donnée d’après les connaissances des  archéologues
  5. Extrude et saisie d’informations archéologiques diverses concernant le bloc

A  l'issue  de  la  saisie  des  blocs  appartenant  aux  murs,  les  blocs  de  la  voûte  ont  été  mesurés.  Après divers tests et hypothèses, la meilleure solution s'est avérée être celle de récupérer un nuage  de points issu du logiciel ROMA (Representation of Oriented Model for Arpenteur) qui, associé à la  mesure de la gerbe perspective d’une entité définirait la surface du bloc qui serait ensuite extrudée.  ROMA permet la densification d’un nuage de points déjà existant à partir d'un fichier texte contenant

les points en 3D et d'un modèle ARPENTEUR. Des paramètres d'entrée doivent être saisis, ils sont  les suivants :
-     Le coefficient de corrélation
-     Le pas de la maille pour la densification du semis
-     La distance maximale entre le point calculé et le triangle
-     La taille de la matrice de corrélation
-     Le nombre minimal de photos sur lesquelles le point doit être conservé
Le nuage densifié n’était pas satisfaisant. Nous avons donc décidé d’augmenter le nombre de  photos.   Pendant cette phase de tests avec ROMA le logiciel ARPENTEUR a acquis de nouvelles fonctions que nous  avons  testées  par  la  suite.  Ce  test  a  été  réalisé  en  fusionnant  deux  projets  PhotoModeler par le biais d'une nouvelle fonction.
Cette fonction utilise le protocole DDE et permet de générer un fichier PhotoModeler à partir d’un  modèle ARPENTEUR.  Ce  test  a consisté  à  tout  d’abord  fusionner  les  projets  CF5  et  CF3 par  l’intermédiaire du logiciel PhotoModeler. Après divers tests comme :

  1. le calcul du déplacement des centres de perspective des photos entre le projet  fusionné et entre chaque projet individuel
  2. le calcul de la distance sur les points de contrôle entre point mesuré et point  calculé

La fusion n’a pas été validée, en effet la distance entre point de contrôle mesuré et calculé sur  les photos de la porte CF5 était trop importante (pour 39 points de contrôle dont 16 sur la fenêtre CF5,  la distance moyenne entre point mesuré et calculé sur ces points était de 9,1 cm).
Cette  fusion  ne  présentant  pas  des  résultats  concluants,  nous  avons  continué  le  test  en  effectuant la fusion à l’aide de la nouvelle fonction du logiciel ARPENTEUR. Les tables photos ainsi  que le fichier texte du projet fusionné ont été exportées. Nous avons importé les Tables Photo dans  ARPENTEUR et avons complété les données (importation de points) à partir du fichier texte exporté  de PhotoModeler (avec la fonction qui permet de le faire). Une fois le modèle ARPENTEUR correct, il  a été exporté dans PhotoModeler à l’aide de la nouv elle fonction faisant appel au protocole DDE. Le  problème étant le même que précédemment, les points de contrôle, lorsqu’ils sont placés une fois les  photos  orientées  et  un  grand  nombre  de  points  saisis,  rendent  le  calcul  divergent.  Le  problème  pourrait  en  partie  être  résolu  en  utilisant  la  fonction  Scale/ Rotate  et  en saisissant  trois  points  bien  répartis sur l’ensemble du projet.

Conclusion :

Le  logiciel  ArpenteurSGBD  est  fonctionnel,  cependant  des  améliorations  seront  portées  au  logiciel, comme l’ajout d’un module de fusion (en phase de tests finaux). Ce module développé par  Julien  Seinturier  permettra  de  mettre  en  évidence  les  incohérences  dans  la  base  de  données  .Le  développement  d’une  fonction  Update  est  en  cours,  elle  permettra  de  mettre  à  jour  la  base  de  données. 
Les tests réalisés ont validé le logiciel. Les archéologues ont déjà adopté la nouvelle version  du logiciel pour leur travail. Une nouvelle campagne pour compléter les données photogrammétriques  va être réalisée en Novembre à Shawbak  (Jordanie). 

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