Journées de la Topographie
du 2 au 4 octobre 2006

Julien MANGAN

ADAPTATION DES MODES DE PRODUCTION DE DONNEES TOPOGRAPHIQUES DES CABINETS DE
LUNGE DE LISERE AUX NOUVELLES FONCTIONNALITES OFFERTES PAR LE RESEAU TERIA.

Société d’accueil : UNGE Isère
PFE présenté par : Julien MANGAN
Directeur du PFE : G. BUISSON
Correcteurs : M. FERHAT et M. LEDIG

1.    Introduction

Dans le but de préparer l’ouverture du réseau TERIA et ainsi l’évolution des modes de production des géomètres experts, l’UNGE de l’Isère a voulu répondre aux attentes des géomètres experts.
Dans cette étude, intitulée : « adaptation des mode de production de données topographiques », l’idée initiale est de permettre aux cabinets de géomètres experts d’inserer le GPS et le réseau TERIA dans leur mode de production, et de pouvoir les améliorer grâce a ce nouvel outil.

Malheureusement, à cause de tous les problèmes rencontrées par la société Exagone (société propriétaire du réseau [Cf §3]) pour l’installation du réseau, le réseau n’a pas été opérationnel durant cette étude ce qui l’a  amputé de sa partie sur l’évolution des modes de production.

2.    Les Objectifs

Ainsi, en tenant compte de toutes ces difficultés concernant l’ouverture du réseau TERIA, les objectifs sont :

  • Le fonctionnement du réseau TERIA : technique et commercial
  • Analyse des besoins des géomètres experts
  • Analyse des différents récepteurs compatibles sur le marché
  • Analyse économique des différentes possibilités de fonctionnement des cabinets (nombre d’antennes)

3.    Les réseaux GPS

Le fonctionnement du mode RTK :
Le mode temps réel est un mode dynamique nécessitant toujours un pivot et un mobile. Dans ce 
mode, il est indispensable de connaître parfaitement les coordonnées du point du pivot afin d’obtenir  directement sur le terrain les coordonnées exactes des points levers. De plus, pour pouvoir travailler  en RTK, une phase d’initialisation est nécessaire afin de permettre la résolution des ambiguïtés.  Le  mode  RTK  implique  également  une  liaison  directe  entre  le  pivot  et  le  mobile.  En  effet,  le  pivot  transmet au mobile des paquets de mesures de phases ou encore des corrections différentielles afin  que celui-ci puisse calculer les ambiguïtés entières et ainsi donner une position relative centimétrique  du point lever. 
Ce mode nécessite donc deux récepteurs bi-fréquence, mais surtout un pivot capable d’envoyer des  paramètres  de  correction  au  mobile,  un  moyen  de  communication  et  un  langage  approprié  afin  de  s’assurer de la bonne compréhension des messages par le mobile!

Le fonctionnement des réseaux :
Aujourd’hui, les réseaux GPS se développent à grande vitesse, et de nombreux pays se laissent  tenter  par  l’installation  d’un  réseau  GPS  temps  réel.  Ainsi,  Leica,  Trimble  et  d’autres  se  prêtent  volontiers pour installer ces réseaux.
  
Un  réseau  GPS  se  compose  d’un  maillage  d’une  région  ou  d’un  pays  avec  des  stations  de
référence reliées à un serveur qui calcule des paramètres de correction. Ces paramètres de correction  sont envoyés pour du RTK de cette taille par le réseau GSM/GPRS à travers des messages appelés  messages RTCM (Radio Technical Commission for Maritime Services). Ces paramètres peuvent être  de  plusieurs  sortes.  En  effet,  suivant  les  calculs  effectués  dans le  serveur,  et  le  type  de  messages  envoyés, on note les formats des paramètres suivants :
VRS (Virtual reference Station) :Station de référence Virtuelle
FKP (Flachenkorrekturparameter) : Paramètres de correction surfacique
MAC (Master Auxiliary Concept) : Concept Maître-Auxiliaire

4.    Le fonctionnement du réseau TERIA

Généralités :
Le réseau TERIA est issu d’une volonté de l’ordre des géomètres experts, qui a voulu doter la  France  d’un  réseau  GPS  temps  réel.  Ce  réseau  a  été  pensé  en  2003,  sous  la  forme  d’une  société  dont  les  géomètres  experts  seraient  actionnaires.  Ainsi,  552  géomètres  experts  ont  répondu  à  cet  appel d’offre, et sont devenus actionnaires de la société Exagone propriétaire du réseau TERIA.  
Pour pouvoir utiliser ce réseau GPS temps réel, il existe plusieurs cas de figure. Tout d’abord, si  le géomètre est actionnaire de  la  société  Exagone,  il sera amené à  payer 2200 euros  pour devenir  actionnaire.  Ensuite,  il  doit  débourser  une  cotisation  mensuelle  de  240  euros.  Enfin,  pour  toute  antenne supplémentaire utilisant le réseau TERIA, le géomètre doit payer une prime de 500 euros à  l’année. 
Si  le  géomètre  concerné  n’est  pas  actionnaire,  il  doit  payer  un  droit  d’entrée  de  4500  euros.  Ensuite,  il  doit  également  payer  sa  cotisation  mensuelle  de  240  euros.  Enfin,  pour  toute  antenne  supplémentaire, le géomètre non actionnaire devra débourser quant à lui une somme de 1000 euros  par an. 

Technique :
Sur le plan technique, la société Exagone a effectué un appel d’offre auprès de l’ensemble des  constructeurs  de  GPS  et  des  fournisseurs  de  réseaux.  Ainsi,  toutes  les  solutions  possibles  ont  été  étudiées. Au final, un accord a été passé avec la société Martec, filiale de la société Thalès, qui devra  installer le réseau et l’entretenir durant une période de cinq ans.
D’autre  part,  la  société  Martec  s’est  associée  avec  la  société  GEO++  qui  développe  des  logiciels  de  calculs  pour  les  réseaux  GPS.  Cette  entreprise  est  spécialiste  des  calculs  pour  les  réseaux de type FKP. Ce réseau permettant des lignes de base entre les stations de référence, donc  de diminuer le nombre de stations sur le terrain, est le facteur déterminant du choix du constructeur. 

Ainsi,  le  réseau   TERIA   sera  un  réseau   composé  de  96   stations   de  référence disposées à travers le continent, 4 stations de référence sur la Corse.  (cf. figure)

 

 Ces  stations  sont  distantes  chacune d’elles  de  100Km  environ,  mais  la  couverture  du  réseau  s’arrête à 1000m d’altitude. Ceci est le désavantage d’un réseau avec des distances aussi longues.  En effet, la précision altimétrique devient mauvaise dans les zones montagneuses.
La société Geo++ a effectué des tests avec des distances entres stations de l’ordre de 100KM  et plus et obtient des précisions de réaliser les travaux courant des géomètres experts. 
Exemple,  pour  un  test  dont  les distances  entre  stations  varient  de  100  à  200km,  la  station  la  plus proche est à 65Km. Ce test se base sur un peu plus de 350 mesures. 
σxy =    16 mm
σz   = 19 mm
TFA  = 58 secondes            (TFA = Temps pour fixer les ambiguïtés)
Ainsi,  on  peut  espérer  obtenir  avec  le  réseau  TERIA  des  résultats  comparables.  Cependant,  nous ne savons avec quel matériel et dans quelles conditions ont été prises les mesures.
D’autre  part,  la  société  Exagone  a  fait  parvenir  aux  géomètres  experts  des  offres  sur  les  récepteur  compatibles  avec  le  réseau  TERIA.  Ces  offres  contenaient  les  récepteurs  principaux  des  différents constructeurs : Leica, Trimble, Topcon et Thalès. Un géomètre n’ayant pas de notions  de GPS aura du mal à faire son choix sur papier. La partie suivante est donc une comparaison entre  les différents récepteurs.
5.    Analyse des offres faîtes par la société Exagone
Le réseau TERIA ne fonctionnant pas, et l’idée de départ étant de comparer les récepteurs en  l’utilisant, cette comparaison s’articule sur les performances techniques des récepteurs données par  les constructeurs.
Si on compare les précisions annoncées par les constructeurs, le récepteur de chez Topcon est  alors le plus précis théoriquement avec une précision statique de ± 3mm +0.5ppm en planimétrie et      ±  5mm  +0.5ppm  en  altimétrie.  Si  on  compare  les  performances  en  mode  RTK  (Temps  Réel),  on  s’aperçoit que les récepteurs ont une précision planimétrique de l’ordre de ± 10 mm + 1 ppm et une  précision altimétrique de l’ordre de ± 20 mm + 1 ppm. 
D’autre  part,  le  temps  d’initialisation  sur  le  terrain  est  également  important.  Ceci  permet  de  gagner ou de perdre du temps si l’initialisation est trop longue. Le récepteur de chez Thalès semble  alors le plus rapide avec une initialisation en 2 secondes, alors que l’ensemble des autres récepteurs  initialisent  en  un  peu  moins  d’une  minute.  Dans  ce  cas  de  figure,  on  ne  sait  pas  dans  quelles  conditions ces test sont été effectués. De plus, on ne sait pas si c’est un temps d’initialisation à chaud  ou  à  froid,  c’est-à-dire  si  c’est  une  mesure  faite  lors  de  la  première  initialisation  ou  si  c’est  une  initialisation  après  perte  du  signal.  Dans  le  deuxième  cas,  le  temps  d’initialisation  est  de  quelques  secondes. On peut donc supposer que c’est le cas pour les tests du récepteur de chez Thalès. 
On peut également comparer des caractéristiques plus pratiques. En effet, le poids du récepteur 
est  un  paramètre  important  lorsqu’on  effectue  des  levers  de  longue  durée.  Ainsi,  l’ensemble  des  constructeurs propose du matériel dit « tout sur la canne », c’est à dire qu’il n’y a pas de sac à dos, et  que le matériel est miniaturisé au maximum. On arrive donc à des récepteurs pesant pour le plus léger  1.6Kg  (Topcon)  et  pour  le  plus  lourd  3.6Kg  (trimble).  De  plus,  les  constructeurs  ont  fait  disparaître  l’ensemble  des  câbles  reliant  le  contrôleur  à  l’antenne.  Le  nouveau  système  est  un  système  de  communication appelé Bluetooth. Ceci est un avantage certain ,lorsque la personne  doit effectuer un  croquis puisque les câbles n’existent plus. 
Le  coût  de  tous  ces  récepteurs  est  également  un  paramètre  important  dans  l  choix  des  géomètres experts. Ainsi, les prix varient énormément d’un constructeur à l’autre. Ainsi, le récepteur le  moins cher est la Smart antenne (Leica) à 11920 euros à l'achat, et le plus cher la smart Rover à 20640 euros. Les autres récepteurs varient entre ces 2 valeurs.

6.    Analyse économique

Au  niveau  économique,  il  est  intéressant  de  comparer  le  coût  d’utilisation  entre  un  récepteur  utilisant  le  réseau  TERIA  et  un  couple  de  récepteurs  pouvant  travailler  en  RTK.D’autre  part,  les  cabinets de géomètres experts moyens se posent la question du nombre de récepteurs à utiliser.
Pour faire la première comparaison ,il faut prendre en compte les différents frais que le réseau  TERIA  nécessite.  De  plus,  il  faut  considérer  cette  comparaison  sur  une  durée  d’amortissement  du  matériel,  environ  3  ans.  L’utilisation  du  GPS  et  le  coût  de  l’investissement  sur  cette  période  nous  donnent  un  prix  total  de  32  528  euros  pour  un  géomètre  actionnaire  et  de  34  828  euros  pour  un  géomètre non actionnaire. En revanche, un couple de récepteurs vaut pour du matériel leica du même  type,  environ  50  000  euros.  Il  est  donc  clair  que  l’utilisation  du  réseau  TERIA  s’avère  être  un  investissement   financier   intéressant.   En   revanche,   le   prix   du   couple   de   récepteurs   comprend  également un logiciel de calculs. Si on considère un logiciel de chez Leica, il faut rajouter 470 euros  au coût d’utilisation du réseau TERIA. 

Dans un deuxième temps, une étude sur le nombre de récepteurs utilisant leica dans les  cabinets est nécessaire. Ainsi, si on considère l’utilisation d’une seule antenne dans le cabinet, il faut  alors penser que tous les chantiers ne pourront être rattachés de suite. En effet, il peut arriver que  deux équipes soient sur le terrain au même moment. Il faut donc effectuer un déplacement  supplémentaire pour rattacher tous les dossiers. Si on prend en compte cette première solution à  laquelle on ajoute un surcoût de rattachement, on arrive à un coût sur une période de trois ans de 39  890 euros. En revanche, si on considère l’utilisation de deux antennes avec le réseau TERIA, le coût  est de l’ordre de 55700 euros. Ceci représente un écart de 16000 euros environ sur trois ans. Cet  écart s’atténue au cours du temps. 

7.    Conclusion

Ce  projet  permet  donc  de  mieux  comprendre  comment  fonctionnent  les  réseaux  GPS  temps  réel  dans  leur  ensemble.  En  outre,  il  permet  de  mieux  cerner  le  fonctionnement  technique  et  économique du réseau TERIA. 
D’autre part, il permet de voir à quel point il est difficile de choisir du matériel que les 
géomètres  ne  sont  pas  habitués  à  utiliser.  En  outre,  il  faut  analyser  les  études  économiques  et  connaître l’organisation que l’on veut donner à son cabinet pour choisir le nombre idéal de récepteurs  à posséder.
Mais, cette étude doit ouvrir les portes sur une étude plus pratique, se basant sur des test réels  avec  le  réseau  TERIA.  En  effet,  il  serait  judicieux  de  réaliser  différents  tests  de  précision  avec  le  réseau TERIA. Tout d’abord, réaliser des tests de précision absolue, c’est à dire mesurer une série de  points  dans  le  système  WGS84  et  analyser  la  précision  des  mesures.  Cette  méthode  permettra  d’observer la précision absolue du réseau. 
De plus, il faudrait réaliser des tests dits de précision relative. C’est à dire observer une série de  mesures sur un point ou plusieurs points connus dans le système de coordonnées Lmabert93. Ceci  permet d’observer la précision du réseau dans le système de coordonnées. Cela donne alors une idée  de la précision des mesures finales et rendues aux clients. 
Enfin,  la  technologie  GPS  est  une  technologie  en  plein  essor  avec  la  finalisation  de  la  constellation  Russe  GLONASS,    le  lancement  de  la  constellation  européenne  GALILEO  et  les  nouvelles  fréquences  des  signaux.  Il  est  donc  probable  que  le  réseau  TERIA  sera  mis  à  jour  techniquement pour recevoir l’ensemble de ces signaux. Il est donc clair, qu’une étude sur l’apport de  ces  nouvelles  constellations  pour  la  précision  et  la  production  des  données  topographiques  pourra  être effectuée. 

 

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